JOAQUÍN CAMPOS

 Poeta en Pekín (Ed. Renacimiento, 2020)

 Traducción de Miguel Ángel y Florence Real

Cielo

Cielo negro que cae sobre nuestras cabezas;

cerebros que no grises sino negros

en un callejero insomne de edificios

como jaulas engarzadas las unas a las otras

sin más ventanas que las rejas

donde me ahorco y hago pie

sobre el lodazal de tus sueños

en forma de un progreso

cuanto menos extraño.

CIEL

Ciel noir qui tombe sur nos têtes;

cerveaux non gris mais noirs

sur un répertoire insomniaque d'édifices

comme des cages serties les unes dans les autres

sans autre fenêtre  que les grilles

où je me pends et j'ai pied

sur le bourbier de tes rêves

sous la forme d'un progrès

pour le moins étrange.

Patria 

Y allí estaban ellos con la bandera,

ondeándose bajo un cáncer celestial.

La tele puesta con el himno nacional.

El chándal de las Olimpiadas,

algo arrugado; desteñido.

Y las paredes de las casas

adornadas con fotos de Mao.

Y yo aquí, con un libro abierto.

Con la botella de vino semivacía.

Con el pimentón de La Vera

y unas setas silvestres,

cuando la tormenta me acompaña en mis

paseos,

besando a los chopos

indistintamente de sus tamaños.

Y entonces es cuando me doy cuenta

de que ésta es mi patria:

aquella que se extiende desde la mesa en la que

escribo

hasta la primera tienda de vinos o librería.

Y mi pasaporte,

ese mero documento.

PATRIE

Et ils y étaient, avec leur drapeau,

se balançant sous un cancer céleste.

La télé allumée, avec l’hymne national.

Le survêtement des Jeux Olympiques,

un peu froissé ; déteint.

Et les murs des maisons

décorées avec des photos de Mao.

Et me voici, avec un livre ouvert.

Une bouteille de vin à moitié vide.

Avec le paprika de La Vera

et des champignons sylvestres,

quand l’orage m’accompagne lors de mes promenades,

et que j’embrasse les peupliers

peu importe leur taille.

Et c’est alors que je réalise

que celle-ci est ma patrie :

celle qui s’étend depuis la table où j’écris

jusqu’au premier magasin de vins ou une librairie.

Et mon passeport,

ce simple document.

Mujer anónima                                          

Era la escama de un pez

de cementerio de ballenas

aunque oliera a océano profundo.

Su pelo eran algas

y su coño ostras,

cuando de su axila

colgaban calamares

y de su espalda, medusas.

No es que supiera a mar.

Es que al comerle el coño

masticabas arena.

Y ya por la mañana,

su aliento era un ancla.

Ella era poesía

sin ser sirena.

Y yo la amé sin conocerla:

A manos llenas.

FEMME ANONYME

C’était l’écaille d’un poisson

de cimetière de baleines

même si ça sentait l’océan profond.

Ses cheveux étaient des algues

et sa chatte des huîtres,

quand de ses aisselles

pendaient des calmars

et de son dos, des méduses.

Ce n’était pas qu’elle avait un goût de mer.

C’est qu’en lui bouffant la chatte

tu mâchais du sable.

Et le matin, déjà,

son haleine était une ancre.

Elle était de la poésie

sans être une sirène.

Et je l’ai aimée sans la connaître :

À pleines mains.