Patricia González López.
Patricia González López. (7 de Agosto,1986, Capital Federal) Participó en antologías "Poesía Bajo la Autopista I y II" (Clara Beter), "Tres versos, un lírico"(Tres +1), "Libro Vivo" (Milena Caserola, El asunto) y "Poesía Llanto de mudo 1995-2015" (Llanto de mudo). Publicó los libros “Indecible” (Poesía. Milena Caserola, 2009), "Dos de Azúcar" (Narrativa. Milena Caserola, 2010), "Maldad, cantidad necesaria" (Poesía, Milena Caserola-Llanto de Mudo, 2013).Compiló el libro "Esto Pasa. Poesía en Buenos Aires" (Poesía. Llanto de Mudo, 2015). Publicó en abril de 2016 "Doliente" (Poesía. Cospel Ediciones, Chaco, 2016). Hace la columna "La poesía no se ajusta" en el programa El Gato Escaldado AM750 los domingos de 9 a 10 hs. Licenciada en Relaciones Públicas. Maestrando en comunicación, cultura y discursos mediáticos. Investigadora de UNLaM.
« DOLIENTE » Patricia González López Traducción al francés / Miguel Ángel Real /
PATRICIA GONZALEZ LOPEZ, « DOLIENTE »
Cospel Ediciones, Argentina. 2016.
Traduction al frances / Miguel Ángel Real /
Ni Muy Trillado
Rien que de Très Normal
On ne m'a pas appris à m'aimer
on m'a appris ce qu'il faut faire pour être aimée
on m'a appris à être un objet de plaisir sinon une vraie nulle
on m'a appris à être désirée
à vouloir être brisée
on m'a appris à montrer les jambes
on m'a appris que je suis ce que dispose un cri dans la rue
on m'a appris que la gentillesse c'est de dire oui
que la minette fait des manières si elle dit non
que c'est moi la responsable de la volonté du psychopathe
on m'a appris à assumer la culpabilité de mon premier viol ,
que mon traumatisme est l'acquittement du deuxième
le harcèlement ne l'est pas tellement si le petit garçon a souffert
le violeur est moins un violeur si c'est un petit garçon outragé
que j'aime peut être un peu qu'on me tripote dans le train
que si le viol est collectif c'est que j'aime m'éclater
je suis coupable de l'état analphabète
de l'humour d'un fonctionnaire vierge qui ne comprend rien
à la vidange d'un corps
coupable se la solitude structurelle de mon âme
coupable d'avoir appréhendé la soumission comme du respect
coupable de la honte
de demander de l'aide
je souhaite peut être souffrir
je mérite peut être la claque
j'ai dû faire quelque chose
la coupable c'est moi la coupable c'est moi la coupable c'est moi
pour croire que cela n'arrivera
jamais plus qu'il va s'excuser
je suis une habitante de la phallocratie
on m'a appris à me vendre au plus offrant
qu'au moins il me paye le café
qu'il me donne un toit qu'il m'invite à dîner
qu'il me baise
qu'il me ramène
qu'il veuille encore me baiser
qu'il m'aime rien que pour lui
qu'il me surveille, qu'il me crie dessus, qu'il me brise, qu'il m'enferme,
m'interdise me frappe me tue
toujours par passion.