EFI CUBERO
Traduction par Miguel Ángel Real
REFUGIO
Aquella vez podamos los frutales
para una cuarentena que alimentó la savia.
Variaba la calidad de nieve,
fue más húmedo el aire,
la atmósfera desintegró el espacio
para observar el mundo tal cual era.
La ramas revelaban la magia del refugio
-límite ilimitado iluminando límites-
por la benevolencia de la naturaleza.
Aprendió a despojarse para aguardar la luz
hallar lo que buscaba: respiración y cuerpo,
un único sonido entre los muros
modulando la aurora de la coda final
como entrega y renuncia de las acotaciones.
REFUGE
Cette fois on avait élagué les arbres fruitiers
pour une quarantaine qu'avait nourrie la sève.
La qualité de la neige changeait,
l'air était plus humide,
l'atmosphère avait désintégré l'espace
pour observer le monde tel qu'il était.
Les branches révélaient la magie du refuge
(limite illimitée illuminant des limites)
par la bienveillance de la nature.
Il avait appris à s'en débarrasser pour attendre la lumière
et trouver ce qu'il cherchait : respiration et corps,
un son unique entre les murs
modulant l'aurore de la coda finale
comme le dévouement et le refus des commentaires.
TEXTO
Texto de la existencia
de larga duración inacabada
que arropas y no aíslas.
El alma se ocupaba de buscarte
una eternidad simple como un juego
y todo era infinito.
Comprométeme a fondo,
que sienta tu saber en mi ignorancia;
que la lámpara ignore que es de noche,
y la ventana acerque la tarta de la luna
para que se alimente la escritura.
(Y vamos a escaparnos del embozo
tú y yo multiplicando las estrellas).
TEXTE
Texte de l'existence
à la longue durée inachevée
que tu protèges sans l'isoler.
L'âme se chargeait de te chercher
une éternité simple comme un jeu
et tout était infini.
Engage-moi à fond,
que je ressente ton savoir dans mon ignorance ;
que la lampe ignore qu'il fait nuit,
et que la fenêtre rapproche le gâteau de la lune
pour que l'écriture s'en nourrisse.
(Et on va faire tomber les masques
toi et moi en multipliant les étoiles).
LABERINTO
Si penetras las claves de cualquier laberinto
recuerda que te aguarda la salida.
Las alas que sucumben en descenso
abrasadas de sol y de utopía.
El ovillo, el espejo
por los itinerarios de las sombras:
la ebriedad de la sangre
el olvido.
LABYRINTHE
Si tu déchiffres les clés de n'importe quel labyrinthe
rappelle-toi que la sortie t'attend.
Les ailes qui succombent dans la descente
embrasées de soleil et d'utopie.
La pelote de laine, le miroir
dans les itinéraires des ombres :
l'ivresse du sang
l'oubli.
LASTRE
Desdoblado despliegue,
las islas emergentes
como una sucesión de lejanías.
Navego con el lastre
de todo lo soñado.
LEST
Déploiement dédoublé,
les îles qui émergent
comme une succession d'éloignements.
Je navigue avec le lest
de tout ce dont j'ai rêvé.
DIÁLOGO
(A Jesús Moreno Sanz)
Esta sensación de no ser casi nada de casi no existir.
La mirada golpea alguna puerta, y de pronto,
de par en par los ojos se han abierto
y entablamos un diálogo sin palabras audibles.
Es la comunicación más inmediata,
la que no necesita de saludos de trámite
ni excusas de antemano
ni siquiera el adorno del adjetivo justo.
Se ha llenado de verbos el vacío y es metáfora el tiempo,
como un campo de trigo la mirada se agita
en la extensión granada de lo que se comprende.
Hay un discurso claro y sostenido
con la complicidad de los silencios.
Y ahora tú me preguntas qué hago yo por París...
Y simplemente digo: deambular.
Ver gente que eterniza lo efímero y eterno;
determinado encuadre, la focalización de monumentos
mirados en la luz entre la sombra dulce de los castaños
sintiendo la extrañeza de los que un día buscaron
otra forma de ver. Sentir el rastro tránsfugo de esa luz
en el olvido de las manos desnudas del deseo,
entre los bulevares de las correspondencias
o en las turbias ojeras de la noche distante.
El errático busca reflejarse en los otros,
en los que ya no están y en los que ahora,
desde su soportable soledad
guardan la lumbre de los postergados.
Nada más hay que lo que el viento mueve
sobre los párpados del desasosiego.
Los secretos que alberga la ceniza
bajo las piedras del Père Lachaise,
esta visión de la inquietud que vaga por el mismo escenario
asciende la escalera de Montmartre fingiendo ser destino,
o se deja vencer sobre la silla
del café abarrotado en la rue Saint Germain,
por rescatar del fondo de la copa del Flore
ese telón de fondo que susurra entre espejos
que quizá no fue todo como nos lo contaron.
Brindo por los extraños, saboreo
la frutal transparencia de la vida.
Mientras mojo los labios, un vestigio de trampa
fija en los veladores repletos de turistas,
lo irreal de lo cierto.
DIALOGUE
Cette sensation d'être presque rien, de quasiment ne pas exister.
Le regard frappe à une porte et soudain
les yeux sont grand ouverts
et nous entamons un dialogue sans paroles audibles.
C'est la communication la plus immédiate,
celle qui n'a pas besoin de salutations de circonstances
ni d'excuses préalables
même pas de l'ornement de l'adjectif juste.
Le vide s'est rempli de verbes et le temps est une métaphore,
comme un champ de blé le regard s'agite
dans l'extension grenat de ce que l'on comprend.
Il y a un discours clair et soutenu
avec la complicité des silences.
Et maintenant tu me demandes qu'est-ce que je fais dans Paris...
Et je dis tout simplement : déambuler.
Voir des gens qui éternisent l’éphémère et l'éternel ;
un cadrage précis, la focalisation de monuments
regardés dans la lumière entre l'ombre douce des châtagniers,
en sentant l’étrangeté de ceux qui un jour cherchèrent
une autre façon de voir. Sentir la trace transfuge de cette lumière
dans l'oubli des mains nues du désir,
entre les boulevards des correspondances
ou sur les cernes troubles de la nuit distante.
L'erratique cherche à se refléter dans les autres,
dans ceux qui ne sont plus là, dans ceux qui maintenant,
depuis leur supportable solitude
gardent la flamme des relégués.
Il n'y a que ce que le vent fait bouger
sur les paupières du désarroi.
Les secrets que la cendre héberge
sous les pierres du Père Lachaise,
cette vision de l'inquiétude qui erre dans le même décor,
qui monte les marches de Montmartre tout en faisant croire que c'est le destin
ou qui se laisse vaincre sur la chaise
du café bondé rue Saint Germain,
pour récupérer au fond du verre du Flore
cette toile de fond qui murmure entre les miroirs
que tout ne fut peut-être pas comme on nous l'avait raconté.
Je lève mon verre pour les étrangers, je savoure
la transparence fruitée de la vie.
Pendant que je trempe mes lèvres, un vestige de piège
sépare sur les guéridons pleins de touristes
l'irréel de la certitude.
Extraits des recueils Solo inclasificable (Isla de Siltolá, 2021), Punto de apoyo (La luna libros, 2014 ) et Condición del extraño (La Isla de Siltolá 2013)