Viernes, 14 Agosto 2020 04:58

DANIEL OLIVARES VINIEGRA / Traduction par Miguel Ángel Real /

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DANIEL OLIVARES VINIEGRA

Traduction par Miguel Ángel Real

 

 

 

 

POÈME INFINI

 

Une femme est capable de toutes les drôleries

de faire sortir un chapeau d’un lapin

De sillonner pendant des heures, en donnant des cours de bavardage,

les places, les villes, les mondes ou les océans remplis de foules

(sans s'épuiser, d'ailleurs, même pas un peu)

...pour se repoudrer ensuite le nez

ou re-brosser à nouveau ses cils avec une cuillère

(pas forcément en bois

peu importe la taille

comme celles qu'on utilise pour manger, par exemple,

dans les marmites de mole ou de pozole)

 

Une femme est capable de toutes les démesures

D'extraire un candélabre de son sac

ou d'éliminer aussi celui ou ceux qui la ou les harcèlent,

les souillent, ou du moins ceux qui les rabaissent sournoisement

ou les font disparaître abominablement

ou du moins « ils tentent » de le faire par action ou par omission...

pour ensuite raccommoder ou broder des linceuls

qui disent à ces monstres misérables et bien ça suffit,

pas une de plus ni de moins et alors « bon vent »

 

Une femme est capable de faire des choses fabuleuses

De préexister même si on n'est pas encore dimanche

de réapparaître après vingt ans et dire à son retour, comme si de rien n'était,

« bonjour ;

je crois que j'ai un peu faim, qu'est-ce qu'on cuisine... »

Ou de s'évaporer (jamais pour toujours) dans le brouillard bleu d'un matin pâle

 

Une femme est capable de tiédir le vent le plus glacial

d 'abattre des murs orientaux et occidentaux

de faire bouillir même les hauts sommets enneigés

d'allumer le fourneau ou une révolution après un printemps prolongé

de rafraîchir et aussi de se rafraîchir devant certains sièges si mystérieux

tellement exaspérés car exaspérants

 

Une femme est capable d'accomplir tous les exploits incalculables

De courir les 100 mètres en 10 secondes

-ou peut-être un peu moins-

de gravir cinq cent fois l'Everest

ou de commander le prochain voyage habité vers la galaxie d'Andromède

pour coloniser en un clin d’œil tout le système Alpha du Centaure

pendant que (apparemment sans se plaindre)

elle s'occupe de sa maison, de son emploi au bureau,

et de sa demi douzaine -environ- de morveux insupportables

 

Et ne venez pas nous dire qu'une femme ne peut pas faire ceci ou cela

...parce qu'immédiatement vous aurez comme réponse

en plus d'irrépressibles simagrées ou de certains débuts de pleurs et d'orages,

un homme à moitié mort devant elle

ou finalement quelqu'un mort de peur, ou un demi homme, c'est selon,

à moins que tout simplement on vous applique au moins l'infaillible

rafale glaciale de son indifférence blessante

 

Un femme est capable de se rendre toujours puissante

D'ouvrir sa poitrine et offrir son cœur, blanche colombe

de séduire non seulement un mâle mais tout le troupeau

de mourir de tristesse au cas où

de finir un verre ou toute une bouteille sans avoir mal au crâne

de patiner dans les fanges innommables

et même de danser tregua et de chanter catala[1]

et aussi d'écrire, de raconter ou de chanter des vérités

pendant qu'elle danse et qu'elle calme les colères des autres

ou bien de signer et de condamner sa propre histoire

et de dessiner et de répandre, ensuite,

une lumière de diamant plus rose que rose sur toutes les

têtes souillées des autres

… de sonder et de remonter des défaites insondables

… de te fermer les yeux le jour de ta mort

… ou, à ce moment même, tout simplement,

de sourire, en te faisant croire qu'en vérité tu nais à nouveau

et de te bénir et de t'embrasser pour la dernière fois comme

cette fois-là ou, oui, vraiment, ce fut la première

Ce qui veut dire qu'elle te laisse partir (sans rien sentir) dans des spirales et des ritournelles

à jamais

en te disant un peut-être maintenant et de façon permanente

c'est pour ton bien :

« mon amour : je t'aime ».

 

Une femme est capable de tout...

 

 

 

 

 

POEMA INFINITO

 

Una mujer es capaz de cualquier cosa divertida

De sacar una chistera de un conejo

De surcar por horas y horas, dando clases de cháchara

por entre plazas, urbes, orbes u océanos atestados de multitudes

(sin agotarse, por demás, siquiera un ápice)

… para polvearse en seguida la nariz,

o re–enchinar nuevamente sus pestañas con una cuchara

(no necesariamente de madera

y sí inclusive de cualquier medida

como las que se usan para palear, por ejemplo,

entre las cazuelas del mole o del pozole)

 

Una mujer es capaz de cualquier cosa realmente tremenda

Tanto de extraer un candelabro de su bolso

como de eliminar también a quien o a quienes a ella o ellas las asedian,

las mancillan, o al menos a quienes preteridamente las disminuyen

o hasta ominosamente las desaparecen

o al menos “así intentan” por acción u omisión hacerlo…

para luego zurcir o bordar mortajas

que a esos desalmados infelices digan, pues ya está,

ni una más o ni una menos y pues entonces “buen provecho”

 

Una mujer es capaz de hacer cualquier cosa fabulosa

De preexistir aunque todavía no sea hoy domingo

de aparecerse luego de veinte años y decir como si nada, al regresar,

“hola, buenos días;

creo que ya voy teniendo un poco de hambre, qué preparamos…”

O de esfumarse (no nunca para siempre) por entre la niebla azul de una pálida mañana

 

Una mujer es capaz de entibiar el más gélido cierzo

de derrumbar muros orientales y occidentales

de hacer bullir incluso altas cumbres nevadas

de encender el fogón o una revolución luego de una prolongada primavera

de refrescar y refrescarse también ante algunas de esas sedes tan ignotas

como harto exasperadas por exasperantes

 

Una mujer es capaz de cualquier hazaña incalculable

De correr los 100 metros en diez segundos

-o quizá tal vez en un poco menos-

de escalar quinientas veces el monte Everest

o de capitanear el próximo viaje tripulado a la galaxia de Andrómeda

para colonizar en un dos por tres a todo el sistema Alfa Centaury

en tanto (sin aparente queja alguna)

se hace cargo de su casa, de su empleo en la oficina,

y su poco más de casi media docena de insoportables mocosos

 

Y no se atreva a decir usted  que una mujer no puede hacer tal o cual cosa

… porque de inmediato tendrá como respuesta

a más de irrefrenables aspavientos o ciertos amagos de llantos y tormentas

ante ella un hombre medio muerto

o al fin un muerto de miedo, o medio hombre, dado el caso,

si no es que meramente a usted se le aplica al menos la infalibe

ráfaga glacial de la (su) lacerante indiferencia

 

Una mujer es capaz de cualquier cosa poderosa…

De abrirse el pecho y ofrecer su corazón blanca paloma

de seducir no sólo a un macho sino a toda la manada

de morirse de tristeza por si acaso

de apurar una copa o toda una botella sin marearse

de patinar por entre fangos innombrables

lo mismo de bailar tregua que de bailar catala

y lo mismo de escribir, contar o cantar verdades

mientras danza y aplaca ajenas furias

o bien de firmar y sentenciar su propia historia

y de dibujar y desparramar, luego de ello,

rosa y más que rosada luz diamantina sobre todas aquellas

ajenas cabezas mancilladas

… de sondear y remontar derrotas insondables

… de cerrarte los ojos el día de tu muerte

… o de, en ese preciso instante, simplemente

sonreír, haciéndote creer que en verdad naces de nuevo

y bendecirte y besarte por última vez como aquella

o esta otra que sí / en verdad / fue la vez primera

Lo que viene a ser dejarte ir (y sin sentir) en espirales y ritornelos

para siempre

diciéndote un quizá ahora sí y de manera permanente

es por tu bien:

“mi amor; te quiero”.

 

Una mujer es capaz de cualquier cosa…

 

 

 

 

NOPOÈME INFINI (OU TOUT SIMPLEMENT POUR RESTER)

 

Ceci n'est pas un Poème

il ne fut pas écrit pour secouer l'univers

il ne brandit pertinemment aucune cause, ni personnelle ni étrangère

il ne remonte pas vers des arcanes inconnus et immémoriaux

il n'évoque pas non plus les plus anciennes ou millénaires langues mortes

il n'est pas elfique, iambique et surtout pas dithyrambique

il n’égrène pas de souffrances ni ne griffonne de crépuscules

il ne s'abrite pas derrière l’influence de déesses blanches ou de n’importe quelle autre

                                                                                                                                  bordée

                                                                                                                                  perlée

                                                                                                                             polychromie

                                                                                                                          (poly) phonique

Il ne résonne ni ne chante

il ne s’envole pas

il ne prétend pas secouer les consciences

ce n’est pas un poème d’amour ni de deuil

Sans traducteur ni propagateur possible

il ne fait ni allusion à Marcel Duchamp ni à René Magritte

ni ne pratique la vivisection des grenouilles

ni ne dissèque des objets

Il est truffé de lieux communs

il ne brille même pas comme un loriot

ce n’est pas non plus une élégie ni une romance ni un vers

(que SR veuille bien m’excuser… ainsi que monsieur RR[2])

Il n’aspire pas à rendre hommage

il ne célèbre aucune bataille héroïque

il ne brise pas des écoles

il n'intertextualise pas ni ne cite d’autres brillants auteurs

à l’exception peut-être de ceux qui vont de César Vallejo à Ida Vitale

Il tombe largement dans un ton familier

il n’est ni mythique ni ascétique

et encore moins sceptique ou même laïc

 

Ce n’est pas un cocktail Molotov

 

Il ne se balance ni avec la mer ni avec le vent

Il n’est pas une simple négation comme non plus jamais en aucun cas

 

Ceci n’est ni ne sera un poème :

il n'a cure de la forme ni de la versification

Il n’attaque ni ne défend…

Il n’est et n’a pas prétendu être

Il ne fut pas et il ne devient pas non plus

Il ne sera pas même s’il le veut

Aussi imparfait que plus-que-parfait

jamais il n’atteindra

ni tes oreilles

ni tes yeux

 

Ceci est aussi bien un simple Non

 

-GirOndO[3]  et rOnd-

 

Ou pas aussi simplement

 

                        … sans vouloir être à peine.

 

 

NOPOEMA INFINITO (O PARA SIMPLEMENTE PERMANECER…)

 

Esto no es un Poema

no fue escrito para sacudir al universo

no enarbola procedentemente ninguna causa ni propia ni ajena

no remonta hacia ignotos arcanos inmemoriales

no evoca tampoco a las más antiguas o milenarias lenguas muertas

no es élfico ni yámbico, ni mucho menos ditirámbico

no desgrana padeceres ni emborrona atardeceres

no se ampara en influjos de diosas blancas o de cualquier otra

                                               orlada

                            perlada

                            policromía

                           (poli)fónica

No suena y no canta

no eleva el vuelo

no pretende sacudir conciencias

no es un poema de amor ni de duelo

Sin traductor ni propalador posible

no hace alusión a Marcel Duchamp ni a René Magritte

ni vivisecciona ranas

ni disecciona objetos

Plagado está de lugares comunes

no destella siquiera cual oropéndola

no es tampoco una elegía ni un romance ni un verso

(con perdón de SR…lo mismo que del señor RR)

No pretende un homenaje

no celebra ninguna heroica batalla

no rompe escuelas

no intertextualiza ni cita a otros brillantes autores

con excepción quizá de los que van de César Vallejo a Ida Vitale

Incurre sobradamente en lo conversacional

no es místico ni ascético

mucho menos escéptico como tampoco seglar

 

No es una bomba molotov

 

No se mece ni con la mar ni con el viento

No es mera negación como tampoco jamás nunca

 

Esto no es ni será un poema:

no cuida la forma ni la métrica

No ataca y no defiende…

No es ni ha pretendido

No fue ni tampoco viene estando

No será aunque lo quiera

Tan Imperfecto como pluscuamperfecto

jamás llegará

ni a tus oídos

ni a tus ojos

 

Esto es si acaso un simple No

 

–GirOndO y redOndO–

 

 

Si bien no simplemente

 

…sin querer apenas siendo.

 

 

 

[1]Termes inventés par Julio Cortázar dans Historia de cronopios y de famas

[2]SR : Silvio Rodríguez, chanteur cubain. RR : Roberto Rosales, poète mexicain.

[3]Oliverio Girondo, poète argentin (1891-1967)

Visto 19581 veces Modificado por última vez en Domingo, 16 Agosto 2020 21:14
Daniel Olivares Viniegra

Daniel Olivares Viniegra

(Hidalgo, México, 1961). Es dos veces normalista y universitario. Académico y promotor de la cultura. 

Es autor, entre otros, de los libros Poeta en flor..., Sartal del tiempo, Arenas y Atar(de)sol. Colabora además en diversas revistas, ya formales, ya virtuales.

Premio Interamericano de Poesía, Navachiste 1995. Pertenece al Comité Editorial de la revista electrónica El Comité 1973 y es coeditor del proyecto Humo Sólido.

 

 

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